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L’Observatoire de la Côte d’Azur

est un EPSCP Grand Etablissement, « établissement composante » d'Université Côte d'Azur. L'Observatoire de la Côte d'Azur regroupe et pilote les activités de recherche en sciences de la Terre et de l'Univers d'Université Côte d'Azur. Ses missions sont la recherche, l'observation, la formation et la diffusion des connaissances dans ces domaines.

L'Observatoire de la Côte d'Azur est composé de trois unités mixtes de recherche ( Artemis, Géoazur, Lagrange) et d'une unité de service (Galilée) qui exercent leurs activités sur quatre sites répartis entre le site historique du Mont-Gros et le campus de Valrose à Nice, le campus du CNRS à Sophia Antipolis, et le site instrumenté du plateau de Calern sur les communes de Caussols et Cipières.

Les galaxies hébergent (presque ?) toutes un trou noir super massif qui a accompagné et structuré leur évolution. Ces trous noirs sont la source d’énergie des quasars, les sources les plus brillantes de l'Univers, ou encore des jets superluminiques qui sont observés dans certaines galaxies.

La coévolution des trous noirs et des galaxies structure l’évolution de l’Univers mais ses mécanismes sont débattus. Son principal diagnostic repose sur la comparaison des croissances des masses des trous noirs et des galaxies. Une mesure directe de la masse de trous noirs à différents âges cosmiques est donc primordiale pour suivre et analyser ce processus. Nous connaissons la masse du trou noir de notre Galaxie grâce aux orbites des étoiles proches suivies par l'instrument GRAVITY, qui avait aussi mesuré la masse de quelques trous noirs dans des Quasars proches par spectro-astrométrie. Un des objectifs clefs du projet GRAVITY+ est d’étendre cette technique à l’Univers lointain pour couvrir une large gamme d’âges cosmiques et en particulier le pic de croissance des Galaxies il y a environ 10 milliards d’années. GRAVITY+ est une extension des capacités du VLTI entreprise par un consortium international emmené par Frank Eisenhauer de l’Institut Max Planck de Garching (MPE) en Allemagne avec un très fort soutien du CNRS à travers l’INSU et ses UMR LESIA (Observatoire de Paris, Université PSL, Sorbonne Université, Université Paris Cité, CNRS), Lagrange (Université Côte d’Azur, Observatoire de la Côte d’Azur, CNRS), IPAG (Université Grenoble Alpes, CNRS) et CRAL (Univ. Lyon, Unive Lyon 1, ENS de Lyon, CNRS).

Le consortium GRAVITY+ vient d’obtenir et publie aujourd’hui dans la revue Nature la première mesure directe de la masse d'un trou noir situé à 11 milliards d’année lumière, en plein pic de de croissance des grandes structures de l’Univers, appelé le « midi cosmique » (Cosmic Noon). Il se trouve au centre de la galaxie SDSS J092034.17+065718.0. Sa masse énorme, de l’ordre 300 millions de fois celle de notre soleil, semble pourtant plus de dix fois moindre que ce que prévoyait le modèle dominant de coévolution trou noir – galaxie. Ce premier résultat, qui en annonce beaucoup d’autres, ouvre donc la voie à une révision des mécanismes de formation des galaxies et de tout ce qu’elles contiennent, avec notamment l’hypothèse d’une croissance accélérée ou anticipée des galaxies massives.

gravityplus 29012024 light

Sur cette illustration de l’expansion de l’Univers on a placé en bas à gauche la galaxie hôte de notre trou noir et en bas à droite la signature spectro-astrométrique qui a permis à GRAVITY+ sur le VLTI (à droite) de mesurer la masse de ce trou noir.
© Composition originale : T. Shimizu; Image «expansion de l’Univers» : NASA/WMAP team; illustration d’un quasar : ESO/ M. Kornmesser; interféromètre VLTI : ESO/G. Hüdepohl.

GRAVITY+ est la mise à niveau en cours de l'interféromètre du Very Large Telescope (VLTI), destinée à améliorer la sensibilité et la couverture du ciel du VLTI et de ses instruments GRAVITY et MATISSE d'un facteur 100, ouvrant la voie à l’observation de l’Univers lointain en interférométrie infrarouge. La technique utilisée, la spectro-astrométrie, permet de mesurer le très petit écart qui sépare les amas de gaz situé de part et d’autre du trou noir, qu’on distingue par leur contributions Doppler différentes aux raies d’émission des quasars (les BLR). GRAVITY+ a pu mesurer un déplacement de photocentre de 25 micro secondes d’arc (un centième de la résolution du VLTI) et en déduire la masse de l’objet au centre – un trou noir. La première étape de GRAVITY+, GRAVITY WIDE, qui permet de stabiliser l’instrument sur une étoile relativement brillante proche de la cible scientifique, est opérationnelle depuis 2023 et elle a permis à une équipe emmenée par Taro Shimizu du MPE d’obtenir ce premier résultat qui confirme la faisabilité de la méthode sur des galaxies lointaines. Cette technique de spectro-astrométrie pour l’observation des Quasars avait été proposée initialement par Romain Petrov, chercheur CNRS affecté au laboratoire Lagrange (Observatoire de la Côte d'Azur-Université de la Côte d’Azur-CNRS) et co-auteur de l’étude. Quand GRAVITY+ sera terminé on pourra pointer le VLTI sur pratiquement n’importe quelle galaxie et cette mesure de masse du trou noir central pourra être répétée sur des centaines de galaxies lointaines et fournira une analyse globale de la coévolution des trous noirs et des galaxies.

Le projet GRAVITY+, présenté en 2019 et accepté par l’ESO en 2021 avec une fin prévue en 2027-28, est très fortement soutenu par l’INSU et les quatre laboratoires spécialistes d’interférométrie optique en France (Lagrange, LESIA, IPAG, et CRAL) se sont associés à son développement. GRAVITY+ apporte un mode de suivi hors axe à large champ associé à des améliorations du suivi de franges incluant un meilleur contrôle des vibrations dans les grands télescopes de 8 m (UT). Son volet principal est un remplacement des optiques adaptives du VLTI sur les UT et leur couplage avec une source de guidage laser sur chaque télescope. A la fin du projet ces optiques adaptatives pourront être utilisé sur pratiquement tout le ciel, ce qui augmentera les performances de tous les instruments du VLTI dont GRAVITY lui-même mais aussi MATISSE et les instruments de la suite ASGARD. En France, le consortium GRAVITY+ est codirigé par Thibaut Paumard du LESIA (Observatoire de Paris et Université PSL et Sorbonne Université) et Jean Baptiste Le bouquin de l’Institut de Planétologie, Astronomie et Géophysique de Grenoble (IPAG, Université Grenoble Alpes) avec le soutien d’équipes de Lagrange (OCA-UCA-CNRS), sous la responsabilité de Florentin Millour, et du CRAL (Universités et ENS de Lyon) emmenée par Ferreol Soulez. La France via l’INSU est maître d’œuvre des optiques adaptatives de GRAVITY+.

Le laboratoire LAGRANGE héberge notamment l’intégration, les tests en laboratoire et l’optimisation des optiques adaptatives dans les salles blanches du bâtiment Fizeau à Valrose. Il sera fortement impliqué dans leur commissioning à Paranal, sur la base du plan élaboré par James Leftley pour le consortium. Florentin Millour est le PI du projet à Lagrange et les ingénieurs et chercheurs impliqués sont F. Allouche, C. Bailet, P. Berio, O. Boebion, M. Carbillet, P. Girard, C. Gouvret, M. Houlle, E. Jacqumart, S. Lagarde, O. Lai, J. Leftley, B. Lopez, A. Marcotto, F. Martinache, A. Matter, N. Mauclert, D. Mourard, F. Patru, R. G. Petrov, S. Robbe-Dubois, J. Scigliuto et A. Spang.
GRAVITY+ est une mise à niveau du VLTI qui aura aussi un impact majeur sur deux autres projets interférométriques de Lagrange qui sont MATISSE et ASGARD avec des applications très importantes pour l’étude des AGNs et de leur interaction avec leur galaxie hôte, l’étude des étoiles jeunes et des systèmes protoplanétaires, la caractérisation d’exoplanètes et la physique stellaire. Il est une clef vers la descente vers de plus courtes longueurs d’onde et vers d’autres améliorations de la sensibilité qui pourront déboucher entre autres sur des mesures directes des distance des Quasars.

Référence

« A dynamical measurement of the supermassive black hole mass in a quasar 11 billion years ago », revue Nature le 29 janvier 2024.

Liens

Communiqué de presse ESO.

Contacts

  • Florentin Millour, astronome adjoint, GRAVITY+ coI, laboratoire Lagrange (CNRS-UCA-OCA), Nice, France. Tél. : +33 4 89 15 03 59 - Courriel : florentin.millour@oca.eu
  • Romain Petrov, directeur de recherche CNRS, laboratoire Lagrange (CNRS-UCA-OCA), Nice, France. Tél. : +33 4 89 15 03 43 - Courriel : Romain.Petrov@oca.eu
  • James Leftley, post-doctorant, laboratoire Lagrange (CNRS-UCA-OCA), Nice, France. Tèl : +33 4 89 15 03 07 – Courriel : jleftley@oca.eu

 

L’unité de recherche Artemis réunit des spécialistes des lasers et du traitement du signal, des mathématiciens, des astrophysiciens des objets compacts pour créer des antennes d’un type nouveau, détectant des ondes gravitationnelles : Virgo, LISA, Einstein Telescope.

La recherche sur les lasers de puissance, les mesures de distance extrèmes et la modélisation de sources cosmiques et de leurs signaux, les études multimessagers utilisant les ondes gravitationnelles sont au coeur de l’activité d’Artemis.

Le laboratoire Géoazur est une unité de recherche pluridisciplinaire composée de géophysiciens, de géologues, et d’astronomes se fédérant autour de grandes problématiques scientifiques : les aléas telluriques (sismiques, gravitaires et tsunamigéniques) et les risques associés, la dynamique de la lithosphère et l’imagerie de la Terre, la géodésie-métrologie de la Terre et de l’Univers proche.

Le laboratoire J.-L. LAGRANGE est un laboratoire pluridisciplinaire qui regroupe des équipes d’astrophysique (planétologie, physique stellaire et solaire, galaxies et cosmologie), de mécanique des fluides, de traitement du signal et images et d’instrumentation pour l’observation astronomique à haute résolution spatiale et haute dynamique.
Des compétences transverses en calcul à haute performance sont au coeur des capacités des équipes pour développer de nouvelles théories et modèles et de les confronter à des observations acquises sur les grands télescopes au sol et dans l’espace.

Focus sur....la grande coupole !
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Un peu d'histoire .... 💭
Édifié entre 1881 et 1887 sur une ligne de crête orientée nord-sud culminant à 375 m d’altitude, l’observatoire historique occupe un domaine de 35 hectares qui surplombe la ville de Nice et s’inscrit dans une chaîne de monts reliant la côte méditerranéenne au parc du Mercantour. Premier observatoire français implanté à la suite d’une campagne de Lire plus
Focus sur... le grand méridien !
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Rénovation
du Pavillon Henri Chrétien

Participez à ce projet de préservation d’un monument historique,
et d’un lieu de recherche et de vie scientifique au rayonnement international

La Fondation du Patrimoine et l’Observatoire de la Côte d’Azur s’unissent pour restaurer le Pavillon Henri Chrétien, un bâtiment emblématique signé Charles Garnier. Classé Monument Historique, il abrite encore aujourd’hui une bibliothèque aux fabuleuses collections et accueille quotidiennement des chercheurs.

La restauration de ce pavillon a déjà été initiée avec la réfection complète de la bibliothèque historique et des deux coursives, rendue possible grâce à la mobilisation de mécènes et de contributeurs privés.

C’est la dernière ligne droite pour rendre au monument sa gloire d’antan ! En effet, aujourd’hui, pour finaliser l’opération, ses murs et ses ornements ont besoin d’une restauration urgente, mobilisons-nous !

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